Histoire de Chevannes

CHEVANNES

Une bulle du pape Innocent II de l’année 1131 fait mention d’une Eglise Saint-Pierre de Chevannes appartenant aux moines de St-Amâtre à Auxerre. 
Le nom de Chevannes vient de « cavannae » désignant des cabanes, évoquant l’habitat modeste des serfs de l’abbaye.
Il était à l’époque séparé du hameau d’ Orgy « Orgiacus » villa gallo romaine d’une dénommée Orgius…. du hameau de Serein, situé sur la voie romaine reliant Auxerre à Entrains, et du hameau de La Villotte (où une mosaïque galo romaine du 2ème siècle a été mise à jour au 19ème siècle…)
L’ essor de Chevannes débute au 13ème siècle, période de grands défrichements sous l’impulsion du Prieuré de Baulches. La 1ère église date de cette époque. Le Château de la Mothe et celui de la Borde sont édifiés sur cette période.
Au 14ème  siècle, le château de Fontaine Madame et la petite forteresse de Baulches sont construits.
Le bourg de Chevannes est entouré de remparts, dont ne subsistent aujourd’hui  que des toponymies (rue des remparts, rue porte d’en haut et rue porte d’en bas).
Chevannes connait ensuite au 16ème siècle une floraison d’édifices, en dépit des troubles religieux.

EGLISE DE CHEVANNES

Cette église de style gothique flamboyant est le joyau du patrimoine architectural de Chevannes. Son clocher visible de loin, en forme de bulbe, rappelle les clochers de Franche Comté. Le 1er édifice, érigé au 13ème siècle, étant fort délabré, les habitants sont invités en 1515 par leurs seigneurs (châtelains de la Mothe, de Fontaine Madame et de Ribourdin) à affecter un vingtième de leurs récoltes de grains à la construction d’une nouvelle église.
Les fonds sont réunis et en 1535 l’église actuelle est consacrée.
Une salamandre, emblème de François 1er, apparait en haut du flanc nord de l’édifice.
En octobre 1561, chassés d’Auxerre, les Huguenots prirent l’habitude de se réunir pour des prêches dans le bourg de Chevannes.
En janvier 1562, les catholiques de Chevannes refusent d’ouvrir les portes du Bourg, les Huguenots forcent  « la Porte d’en Bas » et se rendent maîtres des lieux. Ils profanent alors reliques et statues de Saints, brisent des vitraux…
Au 17ème siècle (1642), des fonts baptismaux sont installés à l’entrée de l’Eglise. 
Au 19ème siècle (second empire), les vitraux sont rénovés grâce de généreux donateurs…

CHATEAU DE RIBOURDIN

Le Manoir se compose d’un corps de logis rectangulaire, flanqué de 2 tourelles aux angles Nord et Sud. Edifié au tout début du 16ème siècle (son premier Seigneur, Pierre de Chuin, y vécut de 1517 à 1540), il témoigne d’une composition architecturale soignée.
Un cordon de pierre mouluré marque le niveau de l’étage. Il s’interrompt  pour laisser pointer le sommet de frontons triangulaires des fenêtres, portés sur des pilastres aux chapiteaux corinthiens d’où émergeait un personnage en buste, aujourd’hui brisé.
Un cartouche armorié, malheureusement martelé, décorait le fronton central.
A l’entrée du parc, un superbe colombier atteste de la prospérité ancienne du domaine. Il comprend 2800 boulins (loges des pigeonneaux). C’est le plus grand pigeonnier de l’Auxerrois.
Rappelons que le droit médiéval autorisait 4 boulins par arpent possédé, soit environ 16 boulins à l’hectare. Le domaine avait donc une superficie de l’ordre de  700 hectares…
A l’époque des guerres de religion, la belle fille du Chef Protestant, François Marafin de Guerchy épouse pendant l’absence de ce dernier Guillaume de la Bussière, seigneur catholique qui prend alors possession des châteaux d’Avigneau (Escamps) et de Ribourdin.
Un pacte dit « pacte de Ribourdin » est passé entre Marafin et De la Buissière.
Bussière conserve la nue propriété des propriétés mais le produit des récoltes des terres avoisinantes sera attribué à Marafin pour le restant de ses jours…

MANOIR DE LA MOTHE

Du château médiéval (13ème siècle) détruit lors des guerres de religion (affrontements avec le Seigneur protestant d’Avigneau) ne subsiste qu’un escalier à vis orné des armoiries malheureusement martelées des Seigneurs de la Mothe.

Un pavillon Henri IV a été édifié au début du 17ème siècle, intégrant quelques éléments plus anciens (fenêtres à meneaux de style renaissance).

Il est entouré d’un beau parc.

RESTES DU CHATEAU DE LA BORDE

Seul un pigeonnier en ruine témoigne de l’histoire du manoir qui appartenait au Capitaine de La Borde, chef des Huguenots de Chevannes.

Il s’empara d’Auxerre en 1568 en surprenant de nuit les soldats qui gardaient la Porte d’Egleny et gouverna la ville durant près d’un an.

CHATEAU DE FONTAINE MADAME

Ce château fut édifié par les Seigneurs de Baulches et servait de résidence aux capitaines de la garnison. Une imposante allée cavalière relie le château au bourg de Chevannes. 
Son nom évoque la source abondante qui emplit ses douves. Subsiste de son passé médiéval une poterne du 15ème siècle anciennement dotée d’un pont levis. Les tours médiévales ont disparu.
Le château actuel est un harmonieux édifice du 18ème siècle lié au souvenir de la famille Armand de Châteauvieux, Seigneur de Fontaine Madame, Serein, Servant, Montifaut et La Villotte. Les Châteauvieux s’installèrent à L’île Bourbon (l’actuelle île de la Réunion) au 19ème siècle puis à Madagascar. Après avoir fait fortune dans le sucre, le groupe « Bourbon » est devenu l’un des plus grands prestataires de services pour les installations  d’exploitation pétrolière.

FERME FORTIFIEE DE BAULCHES

Sur les bords du ru, les restes d’une imposante ferme médiévale témoignent de ce qui fut une forteresse édifiée dès le 9ème siècle sur une ile cernée de marécages. Cette forteresse protégeait les abords du château de Fontaine Madame et hébergeait la garnison.

Assiégée par Jacques De Savoie, en 1472, la forteresse est rasée. Une ferme est ensuite édifiée sur ses restes. Une photo de 1909 présente la ferme sur son ile, les zones marécageuses ayant été comblées peu après. Abandonnée dans les années 40, elle a été rachetée récemment et est en cours de restauration.

Plus d'informations

  • 2 354 Habitants
  • Supercie : 2 400 km2
  • 2 fleurs
  • 47 km de voies municipales et autant de chemins communaux
  • 5 hameaux principaux :
    • Orgy – Serin – La Villotte – Maulny – La Biche
  • 13 lieudits :
    • Montifaut – La Pifourne – L’Etang Jussier – Trémilly – Irly – St-Thibault – Les Moulinards – Les Monts Serein – Servant – Le Buisson Ardent – LaTurbine – La Tuilerie – Les Savellys 
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